Focus de juillet-août 2025

Centenaire de la naissance de Henri Gazeau

Nous sommes en 1925 à La Tourlandry, dans les Mauges. Vient de naître en ce 4 août celui qui a animé 32 ans de l’histoire du collège et de la commune de Combrée ; il a même écrit l’histoire d’un siècle et demi de cette Institution. Nombreux ont été ceux du collège qui l’ont croisé, encore plus nombreux ceux qui en ont entendu parler.

Sa famille

Son père, Pierre Gazeau, né de parents cultivateurs à Chemillé en 1889, est instituteur privé successivement au Lion d’Angers puis à l’école Saint-Vincent de La Tourlandry, non loin de Notre-Dame-des-Gardes. Pierre a un frère aîné, Jean, qui sera prêtre (1886-1967), et une sœur, Madeleine Hortense (1890-1978), mariée à Angers.

		Marié à Marie-Henriette Brémond (1892-1985) à Vihiers, Pierre Gazeau a trois enfants : une fille, Marie-Henriette, qui sera religieuse et professeure, et deux garçons :
		- Pierre, né le 18 mars 1921 à Vihiers, qui fait ses études à Beaupréau puis est ordonné prêtre en 1947. Après un passage comme professeur à Saint-Maurille d’Angers, il devient curé de Denée, puis de Thouarcé et enfin de Bécon. Décédé en mars 1989, il est inhumé à La Tourlandry ;

- Henri, qui naît donc le 4 août 1925 à La Tourlandry : élève de son père en primaire, il fera ses études secondaires à Saint-Gabriel à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Il obtient plusieurs prix et accessits avant le bac 'Math-élem’ (pas littéraire !) en 1943.

 

En avril 1949, à La Tourlandry, Henri Gazeau épouse Paulette, fille de Georges Guérid, fondateur avec ses frères de la société de ferblanterie Guérid qui fournira un grand nombre d’emplois dans la région. Le petit frère de Paulette, Georges (cours 1960), en sera quelques années le directeur.

Fidèles à leur projet de vie, Henri et Paulette ont dix enfants : deux garçons Dominique (c.1968, décédé en 1981), Henri-Benoît (c.1980, résidant au Canada), et huit filles dont cinq ont été élèves à Sainte-Agnès, à Angers.

 

 

 

Ombline (c.1980) rejoindra le collège à partir de la seconde et Jeanne-Françoise (c.1984) et Elizabeth (c.1986), que nous retrouvons régulièrement à nos fêtes des anciens, y feront toute leur scolarité.
Madame Gazeau (décédée en 2018) fit partie activement des A.P.E.L de l’ILC durant des années.

Henri Gazeau assure la rentrée 1981 mais décède le 28 janvier 1982 à l’hôpital d’Angers. Il est inhumé le 1^er février dans le cimetière de Combrée, entouré d’un grand nombre de celles et ceux qui l’ont connu et apprécié : le Bulletin d’avril 1982 🔒 en rend compte sous la plume du chanoine Antoine Pateau (professeur puis supérieur), autre natif des Mauges.

Son parcours professionnel

Henri Gazeau embrasse rapidement la carrière de professeur ; il sera successivement instituteur à Nueil-sur-Layon, La Chapelle-Saint-Florent, La Chapelle-sur-Oudon, La Trinité d’Angers et Provins, tout en poursuivant ses études :

- en 1946, à la Catho d’Angers (aujourd’hui l’université catholique de l’Ouest - UCO), il obtient la licence ès lettres en histoire et géographie ;

- en 1949 il arrive au collège de Combrée comme professeur d’histoire-géographie, remplaçant Paul de La Garanderie, en poste depuis 1947 ; pendant 32 ans, il assurera son enseignement dans sa salle conservée en l’état ;

- en 1952 il est diplômé d’études supérieures d’histoire ;

- de 1954 à 1961, il est chargé de cours à la Catho d’Angers ;

- en 1960, pour le centenaire de l’Institution Libre de Combrée, il publie ce qui est devenu la bible combréenne « Combrée, ma maison» ;

- le 3 juin 1961, à la faculté des sciences humaines de Rennes, il devient docteur ès lettres après avoir soutenu sa thèse sur « L’évolution religieuse des pays angevins de 1814 à 1870» ;

- de 1961 à 1977 il est professeur en titre à l’UCO ;

- en 1968, il instaure la « coupe Gazeau » lors des compétitions sportives interclasses du collège ;

- de 1967 à 1970, il est doyen de la faculté des lettres de l’UCO ;

- le 9 octobre 1981, il préside la cérémonie en l’honneur de Maurice Brillant (🔒21) qu’il avait préparée avec le collège et la municipalité de Combrée, avec pose de la plaque commémorative sur la maison natale de l’auteur, à l’entrée du collège : bulletin de juillet 1981 🔒 (p.87).

- Henri Gazeau sera remplacé, entre autres enseignants d’histoire et géographie au collège, par Jean-Pierre Ariaux (c.1966) et Gérard Gendry (c.1954 et directeur) qui écriront, en s’inspirant de son livre, Deux siècles d’Histoire 🔒, publié en 2010 lors du Bicentenaire.

 Son implication politique

Au cours de sa carrière politique, Henri Gazeau fait preuve d’une sensibilité « démocrate-chrétien », proche de partis comme le Mouvement Républicain Populaire (MRP), le Centre Démocrate sociaux (CDS) ou encore l’Union Démocratie Française (UDF). Son engagement dépasse les limites du bourg de Combrée :

le 4 juin 1961, à l’âge de 35 ans, il est élu conseiller général du canton de Pouancé et le restera pendant plus de vingt ans jusqu’à son décès en janvier 1982, étant alors vice-président du conseil général de Maine-et-Loire.

À Combrée, il s’investit dans la vie de la commune : conseiller municipal de 1965 à 1977, il est élu maire en mars 1977 et président du SIVOM du pouancéen (syndicat intercommunal à vocation multiple, future communauté de communes), et le restera jusqu’à son décès.

Henri Gazeau, professeur d’histoire-géo du collège de Combrée

En feuilletant les bulletins, vous rencontrerez très souvent Henri Gazeau :

- il y écrit de très nombreux articles (les premiers initient « Combrée ma maison »),

- la rubrique naissances, mariages, décès est émaillée des évènements touchant sa famille et sa belle-famille,

- sa participation dans la vie de l’établissement y est fréquemment relatée,

- son implication politique comme maire et conseiller général y est illustrée,

- ses nombreuses distinctions littéraires, sociales et politiques y sont citées,

- il est surtout mentionné chaleureusement dans le courrier des anciens élèves, pendant, et bien après, ses 32 ans de professorat.

Tant et si bien qu’il faudrait reproduire ici tous les bulletins depuis 1949 ! et après...

 Quelques exemples :

- Des bulletins le citent comme étant du cours 1943  date où il était à Saint Gabriel  ; c'est dire s'il faisait partie du collège.

- C’est un des rares professeurs dont les élèves citent le prénom !

- Bulletin de mai 1951

- Bulletin de décembre 1961 : les soutiens de H. Gazeau lors de sa thèse

- Bulletin de juillet 1970 : parmi les distinctions

- Bulletin de décembre 1973 : Jacques Mélard (c.1956)

- Bulletin de décembre 1979 : exposition « Le musée de l’École » aux Nouvelles Galeries d’Angers, extrait du Courier de l’Ouest 06/09/1979

- Bulletin d’avril 1981

Le général Eugène Saulais (c.1931)

Joël Lardeux (c.1972)

Antoine Servin (c.1970)

- Bulletin de décembre 1982

- Site internet de l'Amicale dans « Vos chroniques 🔒»

Étienne Charbonneau (c.1964) a transmis sur ce site 🔒 quelques bons mots du professeur qui ont fait la joie et l’admiration de ses élèves, des décennies durant. En effet, il savait agrémenter ses cours d’anecdotes telles que celle-ci, ancrée dans la mémoire de Jean-Louis Boulangé (c.1964) :

Lors d’une séance à l’Assemblée, durant la 4^e république, un député encourage le vote d’un autre député dont l’âge a plié le dos : « Cambre-toi, fier si courbe ! » paraphrasant un ordre prêté à Jules César s’adressant à Vercingétorix vaincu membre du clan des Sicambre : « Courbe-toi, fier Sicambre ».

 

Jean-Louis Boulangé, secrétaire, cours 1964

Juin 2025

Sources :

Sites généalogiques de Généanet
Les archives diocésaines d’Angers et Archives départementales de Maine-et-Loire
Amicale de Saint Gabriel, groupe Archives
Archives de la commune déléguée de La Tourlandry
Les bulletins de l’Amicale
Le site de l’Amicale
Rétronews
BNF et Gallica

Remerciements à Ombline, Jeanne, Elizabeth et Henri-Benoît Gazeau pour leur sympathique renfort.

Notes

[1]

Saint-Gabriel ou « Saint-Laurent-sur-Sèvre » – aujourd’hui Saint Gab’ – est dans les années 60 le « concurrent » régional du collège de Combrée ; il a été fondé en 1838 par le père Gabriel Deshayes, supérieur des pères montfortains et des sœurs de la Sagesse, fondateur de la congrégation des frères de Saint-Gabriel.    Retour

[2]

Paul de la Garanderie (1883-1970), voisin du collège, prêta main-forte au collège : en 1939 il fut professeur de français, puis en 1947 d’histoire et animateur de théâtre. Il fut écrivain, auteur de théâtre et historien : lien BNF    Retour

 

 

 

 

 

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